... plus ou moins définitivement ...

Elle se leva de son lit, prit un stylo et une feuille de classeur sur son bureau et se pencha sur la page.
Elle ferma les yeux, et, respirant profondément, se remémora chaque moment de ces quelques mois chers à ses yeux.
Lorsqu'elle les rouvrit, les mots coulèrent tous seuls...

Il est temps de faire ce qui aurait dû être accompli depuis quelques temps déjà...

Je me dois tout d'abord de vous remercier :
J'ai passé avec vous des moments formidables, cette année parmi vous, quoique écourtée, a été magique... J'ai eu la chance de partager des moments innoubliables, comme la ballade dans le parc avec Ayu, la rencontre de Yoko et les discussions avec Raïto... Bien sur, sans oublier les cours plus ou moins séchés desquels on était plus ou moins renvoyés...
J'ai eu la chance d'apprendre beaucoup auprès de chacun de vous, j'ekspère que j'ai pu, moi aussi, vous aider ou d'une certaine manière vous rendre service.

C'est sur ces quelques mots bien mals inspirés que je pose ma plume.
Au revoir à tous, et merci encore.
"Peut-être un jour au coin d'une rue, qui sait..."
Amicalement.
Michi'

Une larme au coin de la paupière, elle coinça son stylo entre ses lèvres et plia le papier. Elle se leva, glissa la lettre dans la poche arrière de son jean's et se saisit d'un mouchoir. Elle esquissa un sourire au miroir qui lui faisait face : elle avait le sentiment que "ça irait".
Elle mit son sac sur son dos, et embrassa d'un dernier regard cette chambre qui allait lui manquer. Même vide, elle retentissait des rires d'Ayu et Luna, des soupirs faussement désespérés de leurs camarades, des murmures en anglais de Raïto, de sourires sincères et heureux sur chaque visage.
La pièce semblait peuplée de joyeux fantômes et d'éclats de rires. Nostalgique mais pleine de ce sentiment merveilleux qui lui donne à présent des ailes, la jeune fille sourit à ses souvenirs et tira la porte de la chambre, coupant les rayons du soleil qui illuminaient le long couloir.
Michi glissa sa lettre sous la pancarte "CHAMBRE II", et tourna les talons.

Dehors, il faisait bon. Des bribes de chimie et de latin sortaient des fenêtres des salles de classe. Elle ouvrit le lourd portail de l'école, se glissa hors de la cour et tira sur elle la lourde porte.
Quelques coucous chantaient, perchés sur les arbres du parc.
Elle s'éloigna.